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Je te retrouverai, même au bout du monde. [Elio]

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Axel Stormhunter

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Re: Je te retrouverai, même au bout du monde. [Elio]




Je le sens tendu. Je me mords la lèvre avec inquiétude. Va-t-il juste partir sans même me regarder davantage ? Il fuit mon regard avec obstination. J'ai envie de lui crier de me regarder, j'ai envie de le secouer comme un prunier, d'arrêter de me traiter comme un étranger mais...au fond de moi, je sais que je l'ai mérité. Je suis parti comme un voleur, j'ai ruiné notre magnifique été juste en partant sans me retourner. Son détachement me met hors de moi malgré tout. Pourquoi est-ce qu'il ne me gueule pas dessus ? Pourquoi ne me crache-t-il pas à la face ce qu'il ressent. Il est en colère, il bouillonne juste sous mes yeux. Je ne l'ai connu que deux mois, mais j'ai retenu chacune de ses expressions, chacune de ses moues, je peux lire sans problèmes ce genre de détails, mais je ne comprends pas pourquoi il se retient. Sa remarque me laisse pantoise, il croit que je suis venu me faire tabasser exprès à Rome ?

« Je n'ai pas envie de rentrer chez moi. »

Mon ton bourru démontre l'évidente incohérence de sa remarque, la stupéfaction qu'il puisse me dire ça. Je m'apprête à poursuivre, mais il semble chercher ses mots, prêt à reparler et j'ai bien trop peur de ne pas pouvoir entendre ce qu'il a à dire que je me tais soudainement, refermant la bouche. De toute façon il regarde mon dossier médical, comme si ça pouvait me faire disparaître. Non mais franchement. Et puis finalement, sa mélodieuse voix commence à m'asséner des reproches. Au départ, je ne m'offusque pas, mais lorsqu'il commence à lancer des énormités, notamment sur Lisbeth, je fronce les sourcils, certes, elle est venue se mettre en travers de notre chemin mais elle n'a rien fait pour mériter de tels noms d'oiseaux.

Pourtant je ne dis rien, car au fond, je vois bien que c'est la jalousie qui le pousse à l'insulter. Et d'un certain côté, ça me fait plaisir, mais ça ne reste pas correct pour elle. Si la frustration d'Elio n'était pas en train de m’apposer des chapes de plombs sur les épaules, j'aurais déjà éclaté de rire. L'avoir mise en cloque ? Réellement ? S'il savait qu'elle ne me fera jamais bander... Il poursuit. Il m'accuse de l'avoir manipulé pour le mettre dans mon lit. Je fais une moue peu convaincue. Oui, effectivement, c'est comme ça que peuvent apparaître les choses...mais...je n'ai jamais menti sur ce que je ressentais. Même si au départ c'était un défi que de le conquérir, il est très rapidement devenu plus que ça. Je pensais que nos échanges en était la preuve, que notre complicité se passait de mots. Je me suis bien fourré le doigt dans l’œil on dirait.

Lorsque les insultes directes sur ma personne commencent, je le regarde désolé. Je le sais, que je n'ai été qu'un enfoiré. Ses yeux commencent à briller. Oh non non...ne pleure pas Elio. Mon inquiétude se révèle rapidement fondée. Il se met à pleurer de rage. J'ai envie de le prendre dans mes bras, mais je sais que c'est une très mauvaise idée. Il me chasse déjà, de ses mots. Pourtant, lui ne part pas. Je suis profondément blessé qu'il s'imagine tout ça de moi. C'est presque las que j'ouvre la bouche.

« Je ne veux pas épouser Lisbeth. Je ne veux pas fonder une famille avec elle. »

A mon tour d'avoir la voix qui s'enraille. Je reprends mon souffle.

« C'est toi que je veux. Elio. Toi et personne d'autre. »

Mon souffle se saccade. Je n'ai jamais déclaré ma flamme à qui que ce soit. Luis ne m'en avait pas laissé l'occasion. Je tremble, ma main valide agrippant avec force le drap sur lequel je suis assis.

« L'abruti de l'histoire, c'est moi. J'ai pas été capable de comprendre ce que je ressentais pour toi. J'ai eu la trouille Elio. Je ne suis qu'un lâche. »
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J’essaie de me reprendre, de me faire une raison, de taire toute cette colère qu’il provoque en moi. Il n’en vaut pas la peine, il ne vaut pas l’état dans lequel je suis à présent. Qu’est ce que je fou encore là ? Pourquoi est-ce que mon corps refuse de bouger ? Pourquoi est-ce que ça me bloque autant ? Je le déteste, je le hais de tout mon coeur en cet instant.

Puis, le silence est brisé par sa voix lasse. Il ne veut pas l’épouser. Il ne veut pas fonder une famille avec elle. Est-ce qu’il me prend vraiment pour un con ? Pense t’il sincèrement que je vais le croire ? Mais la suite me désarme. Il n’a pas le droit de me dire ça, il n’a pas le droit... Je tremble alors que mon coeur bat la chamade. Je refuse d’y croire. Je refuse de me laisser embobiner une fois de plus par ces belles paroles. Même si il ne me l’a jamais dit. Même si mon coeur bat tellement fort que j’en ai mal à la tête. Mon regard tombe sur son visage, sur cette vérité que je peux lire sur ses traits. T’es qu’un con Axel. T’es vraiment qu’un enfoiré. Et à nouveau, je sens mes larmes menacer de rouler sur mes joues.

« N’essaie pas de me faire croire ça Axel. Tu... T’as pas le droit de me dire ça. T’as pas le droit de... »

J’enrage, je quitte ses yeux en laissant ma colère exploser une fois de plus en prenant ma tête dans les mains. Je l’entends encore me dire qu’il va se marier, j’entends encore la voix de cette femme qui l’appelle en fond et cette insupportable silence qui s’en est suivit. C’est impossible. Impossible qu’il ne l’aime pas, impossible qu’il ne veuille pas de cette famille avec elle. Et pourtant, une partie moi à envie que ce soit réel. La même qui s’accroche à cette déclaration qu’il vient de faire. Si c’est vrai, pourquoi est-ce qu’il ne l’a pas dit avant ? Pourquoi s’est-il barré sans un mot ? Pourquoi ? Les yeux fermés, je tente de remettre mes idées en place, de calmer mon coeur et ma rage qui s’apaisent sensiblement, laissant place au goût acre du dégoût qui s’installe doucement dans ma gorge.

« Nous sommes au moins d’accord sur ce point. Tu n’es qu’un lâche. »

Un lâche que je suis incapable d’oublier. Incapable de ne pas haïr tellement je peux encore l’aimer. Ce serait tellement plus simple de ne plus rien ressentir, de juste pouvoir le regarder avec toute l’indifférence qu’il devrait m’inspirer. Le faire souffrir autant qu'il me fait souffrir. Mon regard le transperce, chargé de tous les sentiments complexes qui m’habitent. A nouveau, j’ouvre la bouche d’un ton las.

« Pourquoi t’es là Axel ? Pourquoi tu m’as appelé pour m’annoncer ton mariage ? Me fait pas croire que t’es venu rien que pour me voir. »

J’en riais jaune. Pas après tout ça. Pas après toute cette souffrance qu’il m’avait imposé en se barrant sans un regard en arrière. C’était trop facile. Et même si c’était le cas, pensait-il réellement pouvoir revenir ainsi, la bouche en coeur, comme si de rien était ? Pensait-il que je lui pardonnerais ? La mâchoire serrée, je déglutis, chassant la simple idée de le faire. Comment pouvais-je encore ne serait-ce qu'y penser ?


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Re: Je te retrouverai, même au bout du monde. [Elio]




« Pourtant c'est vrai... »

Ma voix n'est qu'un souffle désespéré. Comme je m'y attendais...il ne me croit pas et pourtant c'est peut-être la chose la plus sincère que j'ai dite dans ma vie. Pire que ça, il me dit que je n'ai pas le droit de prononcer ces paroles. Comme si c'était facile ! Malgré tout, son cœur est secoué. Mes mots n'ont pas juste passé leur chemin d'une oreille à l'autre. Ma poitrine comprimé est toujours douloureuse, si douloureuse, je grimace en portant mon poing à mon torse. Il m'assène que j'ai raison de dire que je suis un lâche, il enfonce le clou avec un mépris blessant. J'encaisse, comme tous ses reproches, j'encaisse puisque je le mérite. Puisqu'ainsi, il me porte de l'attention. Je ne veux pas le perdre... Alors il m'assène ses questions, je me ratatine légèrement.

« Parce que tout est allé trop vite. Parce que j'étais pris dans un piège et j'ai pensé que te parler était la solution... »

Je me prends la tête entre les mains, puis relève le visage vers lui, me tirant les cheveux de ma main valide. Mon regard se perd dans ses magnifiques yeux. Ceux qui m'ont parlé d'amour, de bonheur, de complicité durant cet été magique, qui ne sont désormais que haine et rancœur.

« Elio, je ne sais pas comment te l'expliquer. J'ai merdé sur toute la ligne en partant de chez toi. Tout est allé trop vite. En arrivant chez moi, j'ai appris que ma mère est gravement malade et sa dernière volonté c'est que je me marie, que j'ai des gosses, comme un putain d'hétéro ! »

Mon regard se brouille. Ma gorge se serre. Voilà je l'ai dit. Un putain d'hétéro que je ne suis pas.

« Et comme un con, j'ai pas su dire non, comme un con j'ai pas été capable de me faire entendre, tout ça parce que j'ai peur de faire claquer ma mère trop tôt. »

Je sais que ça n'est pas la meilleure excuse du monde mais c'est mon explication.

« Je suis bien là pour te voir, parce que je ne voulais pas me laisser enchaîner. Parce que j'ai réalisé que ça foutrait en l'air tout ce qu'il pourrait y avoir entre toi et moi ! Parce qu'entendre ta voix m'a fait réalisé ce que je voulais vraiment. »

Mon regard se pose sur lui avec intensité. Comme si je le mettais au défi de rétorquer.

« Être avec toi Elio. »
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Re: Je te retrouverai, même au bout du monde. [Elio]



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Enfin, il lâche ses explications, que j’écoute sans scier. Son retour, sa mère malade, le mariage, les enfants, la famille que sa mère voulait qu’il ai. Si j’avais du mal à y croire, son état était révélateur de sa sincérité. Je me haïssais de me sentir mal pour lui, d’être spectateur de sa peine, d’avoir à nouveau les larmes aux yeux en le voyant comme ça, les yeux brillants de détresse et la voix brisée par cette réalité dans laquelle il s’était enlisé. Alors c’était vraiment ça ? Il était promis à une femme qu’il n’aimait pas ? La suite elle, me fit l’effet d’un coup de canon. Il m’avait quitté et pensait encore à un quelconque futur pour lui et moi ? Un rictus mauvais s’afficha sur mes lèvres. Il était gonflé, de croire qu’après m’avoir jeté il pourrait recommencer, que tout pourrait reprendre comme avant comme si rien ne c’était passé. L’intensité de son regard me provoqua un frisson, faisant repartir mon coeur pour une nouvelle danse éffrénée. J’étais incapable de tenir le contact visuel plus longtemps, envahi par mes sentiments que j’avais de plus en plus de mal à contrôler. J’allais craquer, à nouveau, à un moment où à un autre.

« Arrête, arrête ! »

Ses mots tournaient dans ma tête alors que je quittais son regard. C’était insupportable de les entendre maintenant, pour ma tête autant que pour mon coeur qui me faisait mal au point que j’avais du mal à respirer.

« Qu’est ce que tu crois au juste ? Qu’il te suffit juste de revenir et de me balancer tout ça pour que j’oublie tout ce qui s’est passé ? Tu m’as plaqué bordel ! Et ça avant toute cette histoire ! »

Je n’arrivais plus à assimiler les choses, j’avais besoin de m’aérer la tête. Mon regard se posa sur la fenêtre de la chambre. J’étais perdu, définitivement partagé entre mon envie de fuir toute cette situation et celle de ne plus vouloir être loin de lui. La fenêtre semblait être un bon compromis. Je me glissais jusque là pour l’ouvrir. Le vent s’engouffra dans la pièce, frappant mon visage de plein fouet. Je pris une grande inspiration en observant le ciel parsemé d’étoiles. Il était dégagé, une chance pour moi. Presque immédiatement, cette vue m’apaisa doucement. Assez pour me permettre de me remettre mes idées en place, de faire un peu taire mes sentiments exacerbés. Comme un automatisme, ma main se glissa jusqu’à mon paquet de cigarettes, puis jusqu’à mon zippo pour l’allumer, m’adossant dans le même temps contre le mur. Il était interdit de fumer dans l’hôpital, mais là, je n’en avais strictement rien à faire. Mon regard se posa sur la flamme, puis à nouveau sur le ciel. Impossible de le regarder lui, du moins pour le moment. Même si de là où j’étais, je pouvais clairement le voir, presque en face de moi. Je ne pouvais tout simplement plus.

Il était là, à quelques mètres. C’était vraiment lui, allongé dans ce lit d’hôpital, occupé à me dire tout ce que j’avais espéré entendre il y avait de ça quelques mois. Il m’offrait tout ce que j’avais désiré, tout l’amour que je lui avais réclamé comme si la douleur de son départ n’avait été que superflue. Il était là, avec cette situation merdique, sa mère et cette famille qu’il se devait de créer. Avec ses sentiments et ses excuses. Et moi dans tout ça ? Impossible de lui pardonner, impossible de ne pas me sentir mal pour lui. Impossible de passer au dessus de tout ça. Même si mon coeur le réclamait atrocement.

Tremblante, ma main arriva une nouvelle fois à mes lèvres, avant que je ne ferme les yeux, balançant ma tête en arrière pour rencontrer le mur. Mon regard se posa à nouveau sur lui, brièvement, comme pour m’assurer une nouvelle fois que je ne rêvais pas, puis fuis vers le sol. Putain, mais dans quelle merde est-ce qu’il s’était fourré ? Et moi, pourquoi est-ce que ça me prenait autant la tête ? Pourquoi est-ce que j’étais juste incapable de partir en claquant la porte ? Je soupirais, prenant ma tête dans mes mains quelques secondes avant d’enfin ouvrir la bouche.

« Combien de temps restes-tu à Rome ? »

Je voulais qu’il reste. Je voulais qu’il parte. Je ne savais plus ce que je voulais au final, j’étais en contradiction totale avec moi-même, mais la question était posée.


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Re: Je te retrouverai, même au bout du monde. [Elio]




Je sens que mes deux dernières phrases sont de trop. Et pourtant elles le touchent. Il me somme de m'arrêter avant de rompre notre contact visuel à mon grand dam. Je m'en veux tellement en cet instant. Je m'en veux de n'avoir pas su lui dire honnêtement ce que j'éprouvais. Ne lui avoir jamais parlé de ce déchirement à le quitter. Je m'en veux d'avoir cru que le silence, la distance, l'indifférence pouvait l'effacer de mon esprit. Je m'en veux de lui demander tant.

Et puis il explose de nouveau et de nouveau, je me ratatine, penaud, coupable. Je ne prends même pas le risque de préciser que je ne nous considérais pas en couple. Après tout je ne sais même plus ce qu'était ma vérité à ce moment-là. J'étais déjà fou de lui sans m'en apercevoir,  je profitais de chaque instant sans penser au lendemain, chaque instant à observer ses traits changer d'expression, ses yeux s'animer de divers sentiments, je ne pensais pas au lendemain, je ne pensais pas au départ, je le reléguais dans un coin de ma tête, me disant que je verrais au moment venu.

Mais le moment venu je n'ai pas été capable d'admettre la vérité des faits. J'ai fait comme d'habitude, j'ai agi comme un connard qui s'était bien servi de lui et qui l'avait jeté, exactement comme il vient de dire en fait. Je baisse les yeux, honteux. Qui suis-je pour demander pardon ?

« Je sais que ça ne vaut rien à tes yeux désormais, mais, je suis vraiment désolé. Je le répète, j'ai agis comme un con. Je pensais que tout serait plus simple pour nous.»

Les ombres sur le sol m'indiquent qu'il bouge. Mon regard affolé le cherche. Est-ce qu'il est encore sur le point de partir ? Je ne le supporterais pas et ce, même si je n'ai pas le droit de le ressentir. Il refuse obstinément de m'adresser un regard, il se rapproche de la fenêtre, l'ouvre en grand.

J'accueille la légère brise qui me souffle désormais sur le visage avec un drôle de sentiment nostlagique. Mes yeux observent la silhouette de l'être aimé qui se détache d'un ciel paisible. Mon coeur s'emballe, les souvenirs de notre été me reviennent, cela fait presque un an désormais. Il allait presque toujours fumer à la fenêtre après nos étreintes, et je le regardais, détaillant chaque courbe de son corps dans la pénombre et parfois, je venais me glisser dans son dos pour l'étreindre.

Le mouvement de ses mains me rappellent à la réalité. Un scintillement métallisé et le bruit caractéristique d'un zyppo résonne dans le silence de la chambre. Le zyppo. Celui que je lui ai offert, j'en mettrais ma main à couper.

L'odeur du tabac ne tarde pas à me parvenir, légèrement. Je fronce le nez mais ne m'en formalise pas. J'ai dû le mettre dans un sacré état pour qu'il ose fumer sur son lieu de travail, surtout quand on sait qu'il s'agit d'un hôpital. Mais je ne dis rien. Je ne dis rien qui pourrait mettre le feux aux poudres. Je soupire légèrement. L'odeur de la cigarette mêlée aux effluves de son parfum me taquinent méchamment les narines. La nostalgie de ces moments où il suffisait que je m'approche de lui pour enflammer son désir et recevoir un baiser me paraît à des années lumières.

Après un moment d'attente affreusement douloureux dans son immobilité, je le vois s'adosser  au mur, et enfin me regarder. A peine nos prunelles sont-elles rentrées en contact qu'il regarde déjà ailleurs, je soupire tristement. Harassé par la douleur et la fatigue. Sa voix résonne de nouveau, prononce des mots qui me laissent sans voix et soudain, me remplissent d'espoir. Il vient, par sa simple question, de m'offrir une ouverture que je traverse prudemment, la voix tremblante.

« Je suis supposé être sur un site de recherche à Fiumicino pendant deux mois. »

J'avais vu large pour le retrouver. J'avais même imaginé ne pas y arriver, du moins pas si tôt. Finalement se faire tabasser était peut-être le prix à payer pour que tout aille plus vite. Drôle de coup de pouce du destin. Mon regard cherche le sien. Je lâche dans un souffle, incertain.

« Elio, tu m'as tellement manqué. »

Je retiens un sanglot. Les larmes assaillent les coins de mes yeux mais je tiens bon. Je ne cherche pas à savoir si cela provient de la douleur physique ou de celle du coeur. L'avoir sous mes yeux me fait réaliser à quel point il m'est précieux. Pouvoir prononcer son prénom est toujours aussi délicieux. Je ne sais pas quoi faire pour le faire rester, pour qu'il me dise de rester.
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Deux mois. C’est ce que nous avions avant qu’il ne reparte. Les même deux mois que nous avions eu cet été là. Etions-nous destinés à n’avoir que ça ? Je soupirais. Mon coeur et ma tête était dans un sale état. Ma cigarette avait fait son job, elle m’avait assez détendu pour que ma colère se soit tue, pas pour que je sache où j’en était. Ni quoi faire. Epuisé, je me frottais les yeux avant qu’il ne reprenne, qu’il prononce une nouvelle fois mon nom en m’assénant à quel point je lui avais manqué. Il n’en fallait pas plus pour que ma douleur ne soit ravivée en un coup, qu’un nouveau rictus ne s’affiche sur mes lèvres.

« Arrête de dire des bêtises. »

Je ne supportais même plus de l’entendre prononcer mon nom. Je ne supportais plus ses mots remplis d’amour qu’il osait me lancer. Mon coeur n’en pouvais plus. Je ne supportais de nouveau plus rien. Et surtout pas lui.

Ma cigarette finie, j’éteignis le mégot avant de le mettre dans ma poche, fermant la fenêtre dans mon élan avant de poser mon regard sur l’horloge de la chambre. Le temps était vite passé, d’autres patients m’attendaient encore. Cette excuse me convenait pour prendre la fuite. Pour passer à autre chose, pour m’éloigner de lui au moins pour quelques heures, sachant déjà que je finirais par craquer et revenir lorsqu’il serait endormi, à la fin de mon service. Mes yeux croisèrent le siens, essayant de rester le plus froid possible pour ne pas pleurer à nouveau tandis que lui semblait au bord du gouffre.

« Il faut que j’y aille. D’autres patients m’attendent.... Je vais te donner un anti-douleur pour que tu passes bien la nuit.»

Même si une partie de moi en avait très envie, hors de question de le laisser avoir mal gratuitement. Je m’éclipsais pour aller chercher un peu de morphine, puis revient aussi rapidement pour la lui injecter. Avec ça, il ne devrait pas trop souffrir. Je relevais alors les yeux vers lui une dernière fois, puis tourna les talons en direction de la porte de la chambre. A peine passé la porte, mes sanglots éclatèrent en silence. D’un revers de manche, je les chassais en partant vers les autres chambres. Bordel Axel, pourquoi faut-il que je t’aime autant ?


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