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Je te retrouverai, même au bout du monde. [Elio]

 ::  :: Europe

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Axel Stormhunter

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Je te retrouverai, même au bout du monde. [Elio]


« J’ai appris ça ce matin…Non Lisbeth. Je ne pourrais pas venir te rejoindre chez tes parents, je repars en mission en Europe. … Mhm, tu ne peux pas venir avec moi il s’agit du travail et puis je préfère que tu veilles sur ma mère. … Oui, en Italie. Oui, d’accord, je te donnerais mon emploi du temps, je le laisserais sur mon bureau. On se voit demain matin très tôt. Bonne nuit. » Je raccrochais en soupirant à la fois coupable et soulagé. J’avais réussi à ne pas être trop sec avec elle. Pas trop distant. Je l’espère. Je n’ai qu’une hantise, qu’elle se lance à ma poursuite en Europe. Si elle soupçonnait la moindre chose.... L’emploi du temps qu’elle aura ne sera absolument pas le mien mais celui d’un collègue avec mon nom trafiqué dessus. Je n’ai aucune mission prévue avant quelques semaines. Ce qui sera vrai en revanche, c’est que je serais bien en Italie, quasiment dans le même coin. Il sera facile d’avoir un alibi. Heureusement, je l’ai briffé et il a accepté.

Mon cœur s’accélère alors que je regarde mon passeport trônant sur ma valise tout juste terminée. A l’intérieur, il y a un cadeau pour lui. Un cadeau que lui seul saura apprécier. Je suis en train de commettre une folie. Je le sais, il n’y aura pas de retour possible. Du moins….tout dépendra de sa réaction. Mon coup de téléphone, l’annonce de mon mariage, ce que je voulais être un appel au secours, tout ça n’a eu qu’un seul retour. Le silence. Ce silence caractéristique qui me donnait l’impression de prendre une gifle de mépris. J’aurais dû me dire que cela suffisait à me conforter dans mes décisions, que c’était bien là le signe que je devais l’oublier pour de bon. Mais impossible. Impossible de me mettre une telle idée en tête, sans l’avoir vu, lui, lui et ses grands yeux innocents me foudroyer de leur haine ou pire, de leur indifférence.

Ma tête entre les mains, je prends le temps d’inspirer profondément. Je ressens une multitude d’émotions. L’excitation, l’angoisse, la culpabilité…mais surtout, j’ai le sentiment d’arriver au terme d’une longue incarcération. Demain, je prends l’avion, et je ne reviens pas avant quelques semaines, juste pour rendre visite à ma famille. J’ai beau aimer ma mère plus que tout, je lui en veux d’être égoïste au point de vouloir me voir marié et père dans un temps imparti. Et moi…moi je m’en veux de ne pas savoir dire non. Je m’en veux de ne pas avoir eu suffisamment confiance en elle. Mais… et si je lui avoue ne vais-je pas la tuer sous le choc ? Mon regard s’agrandit d’horreur. Voilà…voilà pourquoi je ne peux pas faire autrement. Je soupire. Me marier encore…pourquoi pas…mais avoir des enfants… avec une personne dont je ne suis pas amoureux ? Hors de question !

***

Il est cinq heures du matin et je viens d’arrêter mon réveil avant qu’il n’ait eu le temps de sonner. Je n’ai pas fermé l’œil de la nuit. La culpabilité et l’excitation du voyage ont eu raison de moi. Je redoute plus que tout de voir le visage inquisiteur de Lisbeth et celui réprobateur de ma mère, m’intimant de revenir au plus vite.  Lorsque je descends au rez-de chaussée de la maison familiale, habillé et prêt à partir, cette dernière attend déjà Lisbeth dans le salon, devant un thé fumant. Elle a dû renoncer au café qu’elle aimait temps pour ses soucis de tension. Je dépose un baiser sur le sommet de son crâne.

« Bonjour maman. Tu as bien dormi ? »

Question futile, bien qu’elle hoche la tête affirmativement. Evidemment que non. Sa maladie la fait souffrir. Impossible pour elle de dormir plus de deux heures d’affilées, autrement dit, elle n’a jamais un réel sommeil. Ses cernes en témoignent. Mon cœur se serre. Mais je vais devenir fou si je reste plus longtemps. Nous discutons un peu, jusqu’à l’arrivée de Lisbeth. Dès lors, je ne m’attarde pas davantage. Mon avion décolle tôt, un taxi est sur le point d’arriver. J’enlace tendrement ma mère avant de me tourner vers Lisbeth pour l’enlacer également. Un léger baiser sur sa joue et j’ai déjà la main sur la poignée.

« Prenez soin de vous. Je vous appelle quand j’arrive. »

Je ferme la porte, sans me retourner et mes pas pressés me mènent jusqu’au point de rendez-vous de mon taxi. Une fois installé à l’arrière, j’expire enfin, de soulagement. Libre. Enfin ! Pour quelques temps.

***

Le trajet est long, mais j’en ai l’habitude. J’écoute de la musique, je lis, mais surtout, je pense à ce que je vais lui dire, comment je vais lui dire. J’ai peur. J’ai hâte. J’angoisse. Je suis impatient. Après une escale nous atterrissons enfin à Rome. Rome, j’y suis déjà allé, mais jamais pour le voir. J’ai une vague idée d’où il vit. Très vague. J’ai le temps de chercher. Je dépose toutes mes affaires à l’hôtel, prends le temps de prévenir ma mère de mon arrivée et je ressors directement. L’air est doux, il y a du soleil. J’arpente les rues, un sourire aux lèvres. J’ai beau être inquiet, j’ai hâte de le revoir. En passant devant le marchand de journaux, j’ai envie de m’acheter un journal relatant les derniers faits mais en tâtant mes poches, je m’aperçois que j’ai oublié mon portefeuille. Merde. Ça veut dire que je n’ai pas non plus mes papiers. Il va falloir que je retourne à l’hôtel. Je prends un raccourci, des rues que je connais pas trop en réalité.

Un groupe de jeune marche devant moi. Mon cœur s’emballe à la vue d’un jeune homme brun. Sa carrure de dos… J’accélère le pas pour le rattraper, posant ma main sur son épaule.

« Elio je voulais te demander pardon… ah merde désolé. »

Ce n’est pas lui. Son regard acier n’a rien de celui de mon tendre amant. Des rires fusent dans le groupe, suivit de sifflements équivoques. J’entends le mot « gay » ressortir d’un flot continu de paroles auxquelles je ne comprends rien. L’italien n’est pas mon fort mais je sens bien que c’est loin d’être en ma faveur. L’un d’eux me tend la main, m’indiquant qu’il veut quelque chose. Je n’ai pas d’argent sur moi, je tends les mains paumes vers le haut et hoche ma tête de droite à gauche. L’animosité à mon égard augmente. Il insiste, je réponds toujours non. Alors il m’envoie une droite. Sonné, surpris par tant de violence, je le regarde en signe d’incompréhension. Ça le fait rire. Il me sourit avec méchanceté et fais un signe de la main à ses acolytes, équivoque. Je déglutis difficilement puis le second coup fuse.

Je ne sais comment je me suis retrouvé au sol. Tout mon corps me fait mal. Je me protège la tête avec mes bras, dans une position fœtale. Mon dos encaisse les coups de pieds, mon ventre en prend pour son grade. Puis un coup arrive à passer ma garde et c’est le trou noir.
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Elio S. Auditore

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Re: Je te retrouverai, même au bout du monde. [Elio]



Je te retrouverais, même au bout du monde.
Axel & Elio


Il fait doux, le ciel s’étendant au dessus de moi est des plus magnifique, resplendissant de couleurs rosées et orangées. Un léger vent s'engouffre dans mes cheveux, alors que mon regard demeure posé sur la ville à mes pieds. Depuis quand est ce que je suis ici ? Les pieds si proche du bord du toit ? « Elio… » Je me retourne brusquement alors que les battements de mon cœur s’accélèrent en un coup. Ce n’est pas lui, c’est impossible. Et pourtant, ses yeux rencontrent les miens, son expression me percute tel une lame en plein cœur. Mon corps tremble, j’ai soudain du mal à respirer, je suis incapable de bouger. Et puis, c’est comme si je reprenais vie. Il est là. Et tout le reste me semble illusoire en un coup. Je lui offre un sourire taquin en me retournant, tel une provocation ultime. « Attrape moi si tu peux. » Mes pieds reculent, quittent le bord du toit pour le vide qui m’accueille à bras ouverts.

Je me réveille en sursaut, le souffle court, le cœur en flammes et la peau dégoulinante de sueur. Je tente de reprendre mes esprits, de respirer calmement en réalisant que tout cela n’était qu’un cauchemar. Un de plus. Je grogne en chassant les larmes roulant au coin de mes yeux. J’enrage d’être une nouvelle fois dans un tel état,. Malgré tout, la fatigue l’emporte vite. Je devrais avoir l’habitude depuis le temps. Un regard sur mon réveil me fait soupirer. On est au milieu de la nuit. Inutile d’espérer me rendormir, c’est peine perdue. Lassé, je me laisse mollement retombé sur mon lit en me frottant les yeux. Je peux sentir la taille de mes cernes creusant mon visage rien qu’avec ce geste. Axel, quand cesseras-tu de me faire chier avec tes apparitions nocturnes ? Je grogne encore. Laisse moi tranquille, au moins dans mon sommeil, juste une nuit. Était-ce vraiment trop demander ? Tu fais chier. Je fini par me lever pour filer sous ma douche. L'eau sur mon visage me réveille un tant soit peu. Mais ton visage reste. Inlassablement. Comme un souvenir encore vif.

Une fois sorti de la douche, mes pas me ramène à mon lit à la recherche de mon smartphone tel un automatisme. Je souris en découvrant les messages d’un gars que je connais à peine. Un que j’ai rencontré la dernière fois que je suis sorti en soirée. Ce qui commence à être rare. C’est le genre accro en trois messages et quelques photos. Totalement toxique mais ce dont j’ai besoin en ce moment. Il me fait du bien pour pas grand-chose, alors c’est mieux que rien. Je lui réponds rapidement, relevant la tête vers mon bureau dans l’espoir d’y trouver l’inspiration. À la place, mes yeux ce posent sur ce foutu livre. Le tien Axel. Que j’ai acheté et jamais lu. On fait mieux pour oublier quelqu’un que d’acheter son bouquin, mais j’ai pas pu m’en empêcher. Tout comme je demeure incapable de le lire. Non, à la place, je le fixe comme un abruti. Comme si il allait disparaître comme par magie. Mon regard se pose à nouveau sur mon message, que je fini par envoyer sans grande conviction avant de me relever pour m’habiller. J'enfile une chemise simple que je découvre presque trop grande pour moi et un pantalon marron. Un rapide coup d’œil dans mon miroir me fait comprendre que j’ai maigris. Ma chemise me va moins bien qu’avant. Mes doigts soulèvent le tissu pour découvrir mon torse. Je soupire en le recouvrant à nouveau, parfaitement conscient de mon état. Il faut que je fasse attention. Que j’arrête ce cercle vicieux dans lequel je me suis enlisé. Grognant contre moi-même, je me détourne du miroir pour aller à mon bureau. J’y récupère quelques notes de cours et mes bouquins avant de revenir à mon lit sur lequel j’étale tout. À défaut de dormir, autant essayer de bosser un peu. J'ouvre légèrement la fenêtre et m’allume une cigarette à l’aide de mon zippo, la première de la longue série d’aujourd’hui avant de mettre un peu de musique, vissant mon casque sur mes oreilles, les yeux rivés sur les écrits. Avec un peu de chance, cela fera aussi passer le temps plus vite.

Je ne relève la tête que quelques heures plus tard. La chaleur de la journée a pointé son nez, mon appartement commence à être un four. Mes doigts viennent écraser le reste de ma cigarette dans mon cendrier à présent plein. Je m’étire, sors de ma transe en me découvrant un léger mal de tête alors que j’enlève mon casque de mes oreilles. Les cours de médecines sont d’un ennui mortel mais au moins maintenant, j’ai la chance de pouvoir les mettre en pratique. Depuis que je vais à l’hôpital pour donner un coup de main, ils me sont au final d’un grand secours, une nouvelle motivation pour ne pas lâcher ses horribles études. Pour le plus grand plaisir de ma famille. Un regard sur mon piano me résigne à ma nouvelle réalité. Je n’ai pas joué depuis longtemps. Et je ne fais que bosser. Je suis devenu exactement celui que je refusais d’être.

Mon corps s’éveille néanmoins. Il est temps. Je me lève avec difficulté, direction la cuisine pour prendre un ou deux fruits que je glisse dans mon sac. Des affaires de rechanges suivent, mes clés, mon smartphone. J'enfile mes baskets, croque dans une pomme et fini par claquer ma porte derrière moi. Direction l’hôpital.

L’agitation de Rome élève mes sens. Perché sur mon vélo, ma pomme dans la main, je virevolte entre les ruelles pour éviter les grands axes jusqu’à l’entrée du bâtiment, cachée dans une petite ruelle à l'abri des regards. Je dépose mon vélo à l’endroit habituel, saute presque jusqu’à la porte que j’ouvre a la volée. À l’intérieur, la chaleur est étouffante. Il n’y a déjà pas de budget pour les patients alors il ne faut pas espérer avoir de l’air-co. Je me faufile entre les lits, salue quelques personnes tout en rejoignant mon casier pour y déposer mes affaires. Sans surprise, j’y découvre Mara, son sourire éclairant son visage au moment même où elle remarque ma présence.

« Elio ! Comment vas-tu ? On a du pain sur la planche aujourd’hui ! Mr Alvarez est revenu, encore. Miss Armida aussi. Abi s’en occupe déjà. » me dit-elle tandis que j'ouvre mon casier pour y déposer mon sac et en sortir ma blouse. Comme d’habitude, ce ne sont pas les patients qui manque. J’attrape le dossier qu’elle me tend où repose quelques maigres informations sur nos patients du jour. Je feuillette les pages rapidement avant de relever la tête à l’appel de mon nom. C’est Mr Alvarez qui m’a déjà repéré.

« J’arrive Mr Alvarez ! Un peu de patience ! »

Je lui offre mon plus beau sourire, puis reviens rapidement à mes fiches.

«  À l’aide !  Venez m’aider ! »

Cette fois, ce n’est pas Mr Alvarez. Quelqu'un viens de passer la porte à la volée, transportant difficilement un homme à bout de bras. Il a l’air vraiment mal en point. Mes sourcils se froncent tandis que déjà, les infirmières s’agitent, se précipitant sur les deux comparses.

« Allez chercher un brancard, vite ! »

Je lâche mes notes pour me précipiter à mon tour sur les deux hommes, me glissant sous l’épaule libre de l’amoché pour offrir un nouvel appui le temps que la civière n’arrive.

« Vite ! Vite ! »

Je flanche presque sous son poids. Il est inconscient. Je n’arrive même pas à distinguer son visage, tout ce que je vois, c’est sa tignasse bouclée. Heureusement, les autres finissent par revenir avec le brancard. Avec effort, nous l’installons dessus, essayant de faire le moins de dégâts possible. Enfin, je me sens libéré de son poids. Mes yeux se posent sur son visage tumifié des nombreux coups qu’il a reçu et là, j’ai l'impression que le temps s’arrête en une seconde. Un son aigu s’invite dans mes oreilles alors que je suis persuadé d’halluciner. C’est impossible. Ça ne peux pas être lui. Je fais erreur. Il ne peux pas être là. Il ne peux pas.

« Elio ! Elio !! »

C’est Mara. Mara qui me secoue en me regardant comme si j’avais vu un mort. Ça me suffit à reprendre mes esprits. L’homme est emmené plus loin, mes pas le suivent par automatisme.

« Ça, ça va.. Qu’est ce qui s'est passé ? »

J’entends que ma voix déraille alors que je tente de me reprendre. J'essaie de ne plus regarder le visage de l’homme allongé en face de moi pour me tourner vers celui qui la amené jusqu’ici.

« Une bande de jeunes l’a agressé, j'ai vu la scène du bout de la rue, ils étaient plusieurs à le tabasser au sol, je me suis approché et ça à suffit à les faire fuir. Je ne pouvais pas le laisser là-bas. »

C’était donc une agression à plusieurs. Mon côté rationnel tenté de reprendre le dessus alors que mon cœur tambourine dans ma poitrine. On l’a agressé et il n’a rien pu faire. Axel mais qu’est ce que tu foutais là ? J’hésite un instant à fuir, à le laisser pour que quelqu’un d’autre s’occupe de lui. À nouveau, je ne peux pas m’empêcher de le regarder sous les yeux interrogateurs de Mara qui ne comprend visiblement pas ce que j'attends pour prendre le relais. Je tremble, j’ai envie d’exploser mais je serre les dents. Il n’y a pas d’autre médecin présent. Je n’ai pas le choix.

Mon professionnalisme prends le relais sur mes sentiments alors que j’agis enfin. Je vérifie son pouls et ses yeux, examine rapidement son état tout en déboutonnant sa chemise. Un vrai passage à tabac. Des côtes cassées, quelques hématomes ici et là. Son bras gauche fracturé. Un mauvais coup au crâne l'aura mit K.O. Il a eu beaucoup de chance. Rapidement, je ramène quelques outils tout en ordonnant à Mara d’aller chercher le reste du matériel. S’occuper de sa tête était la priorité, en espérant qu’il n’ai pas de séquelles. Mené par l’automatisme, je m’appliquais à la tâche en commençant par son crâne, laissant l’infirmière s’occuper de la morphine. J’appliquais ensuite le même traitement aux autres parties de son corps. Lorsque qu’enfin, je fini le dernier point de suture, un soulagement énorme me retombait sur les épaules. Il était tiré d’affaire. En espérant qu’il se réveille rapidement. Je congédiais Mara le temps de tout ranger, assurant que je ne tarderais pas. Il me fallait une pause. Et malgré ça je ne pouvais pas m’empêcher de le regarder, comme pour m’assurer que je n’hallucinais pas. Il était là. Devant moi. Et je n’en revenais toujours pas. J’étais rongé par des sentiments plus contradictoires les uns que les autres. Après tout ce temps, je le haïssais autant que je pouvais encore l’aimer. Et l’admettre m'étais impensable. Axel, mais qu’est ce que tu fais ici ?


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Axel Stormhunter

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Re: Je te retrouverai, même au bout du monde. [Elio]




Mon corps est si léger. Je suis dans un doux cocon. C’est trop beau pour être vrai. Est-ce que je suis mort ? Ce serait bête quand même. Je n’ai même pas pu retrouver Elio. Je n’ai pas pu lui dire tout ce que je voulais. Et pourtant, j’ai l’impression que sa présence m’entoure. C’est ça le Paradis ? Moi dans le confort le plus total avec lui ? Alors je ne suis pas déçu. Je souris, du moins, je crois que je souris. Je ne sais plus vraiment si mon corps est fait de chair. Je ne ressens aucune douleur et pourtant…pourtant, je m’en souviens de cette douleur. Celle qui m’a vrillé le corps, plus forte à chaque nouveau coup. J’entends de nouveau les rires moqueurs, les cris d’encouragement et puis celui de ma propre respiration, de l’affolement et, mes seules pensées, mon seul regret, étant de n’avoir pas pu atteindre mon objectif. Le retrouver. Mon corps tressaille. Ou est-ce mon âme ? Quelque chose me retient à mon enveloppe charnelle, c’est évident.

Et comme tiré par un fil invisible, mon être me semble plus lourd. Des bruits de voix se font entendre, parfois des cris. Je me raidis, réveillant la douleur. Quelqu’un touche mon corps. Non arrêtez, ça fait mal…. Ces mains qui me parcourent sont douces pourtant. On me triture la tête. L’odeur du désinfectant m’agresse les narines, me donne mal à la tête. Cette tête qui me semble peser une tonne. Je grimace sans pouvoir ouvrir les yeux alors que des aiguilles me rentrent dans peau. Et puis d’un seul coup, je ne sens de nouveau plus rien. J’ai toujours conscience de mon corps, mais plus de la douleur, comme si…comme si on m’avait gentiment épargné ça. Après m’avoir torturé ! Ce qu’est que partie remise !

Je laisse échapper un soupir alors qu’on m’allonge. J’ai envie de dormir, tellement envie de dormir… Mais une voix fait tressauter mon cœur. Une voix que je n’ai que trop voulu réentendre. Elle ne s’adresse pas à moi. Je ne comprends pas ce qu’elle dit. Je frémis, les larmes me montent aux yeux et alors nos regards se croisent, il me sourit et me dit que je suis en sécurité maintenant. Mon sourire s’agrandit alors que je prononce son prénom, doucement, puis avec force. Et alors je lui dis enfin tout ce que j’ai sur le cœur. Je lui demande pardon de l’avoir abandonné sans rien dire, de n’avoir pas cru en nous comme je l’aurais dû, de n’avoir pas assumé devant les autres. Je lui demande pardon d’avoir été si égoïste, de l’être même maintenant, alors que je lui demande de me sauver. Pourtant, il me sourit. Il me dit qu’on trouvera une solution. Il se penche vers moi et mon cœur s’accélère. Ses mains commencent à me caresser le torse. Il n’a pas froid aux yeux ! Et moi je me sens bien plus à l’étroit dans mon caleçon.

Je laisse échapper un petit gémissement d’extase qui me réveille en sursaut. J’ai un mal fou à ouvrir les yeux et mon bras gauche me lance affreusement. Je constate avec amertume qu’Elio n’est pas du tout au-dessus de moi. Qu’est-ce qu’il ferait là après tout….Mon regard brouillé sous mes paupières gonflées parcourent la pièce et là, mon cœur s’arrête de battre. Il est là, il me regarde ahuri. C’est un peu plus plausible en effet. Voulant départager la vision de la réalité, je demande, d’une voix éraillée, emplie de doutes :

« Elio…c’est bien toi ? »

J’entame un geste pour me redresser mais la douleur fulgurante qui s’abat sur moi alors que j’essaie de m’accouder sur mon malheureux bras m’arrache des larmes de douleur. Je retombe lourdement sur l’oreiller, il n’y a pas que le bras, les côtes aussi. Bordel. Ils m’ont pas loupé. Ma tête se tourne de nouveau dans sa direction. Lui qui a l’air prêt à partir. J’ai tellement peur de le voir s’enfuir. Et il aurait raison ! Alors, parce que je veux qu’il entende au moins ça de ma part, j’inspire de nouveau en tremblant avant de prononcer aussi clairement que possible.

« Elio…je suis désolé. Pour tout. »
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Re: Je te retrouverai, même au bout du monde. [Elio]



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Je n’arrive toujours pas y croire. C’est bien lui, c’est une certitude. Avec ses boucles et son teint halé. Avec ce corps si bien sculpté et malgré son visage bouffi par les coups. Je déglutis. Je me sens de plus en plus perdu au fur et à mesure que les secondes s’écoulent, alors que mon professionnalisme s’essouffle doucement. Je ne sais pas si j’ai envie qu’il soit là, si j’ai envie de lui parler. Non, je n’en ai pas envie. Le voir est déjà assez déstabilisant comme ça. Si il venait à se réveiller, je ne pourrais simplement pas le supporter. Et d’ailleurs, je supporte déjà de moins en moins sa vue. J’ai besoin de faire une pause. D’une cigarette, de sortir et sans doute, de ne pas revenir tout de suite. Mon égoïsme me crie de rentrer chez moi pour oublier ça. Il finira bien par s’en aller après tout. Mais il n’est pas mon seul patient, c’est tout là le problème. Est-ce qu’ils ont vraiment besoin de moi aujourd’hui finalement ?

Serrant les dents, je suis sur le point de me détourner de lui lorsque j’entends sa voix. Cette voix qui me provoque un frisson remontant le long de mon dos, boosté par mon simple prénom. Une fois encore, je déglutis. Je ne veux pas l’entendre. Ni lui parler. Il faut que je sorte, vite. Je fais un effort colossal pour ne pas scier, le regardant un instant alors qu’il tente de se redresser. Echec. La morphine à visiblement cessé de faire effet. Il fini par se recoucher tout aussi rapidement.

« Mara! E sveglio! Porta rapidamente 0,5 mg di morfina! »

J’appelle Mara à la rescousse, j’oublie mon coeur qui ne sait plus comment réagir alors que mon regard le quitte. Sa phrase se trace en écho dans ma tête. Il est désolé. Et moi je veux fuir, maintenant. Heureusement, Mara arrive en courant avec la précieuse seringue.

« Si chiama Axel Stormhunter. È piuttosto agitato ma stabile. Prenditi cura di lui. Prendo la mia pausa. »

Je tremble, je commence à avoir du mal à respirer. Je ne prends même pas le temps d’enlever ma blouse pour foncer vers la sortie. L’air frais cogne mon visage, m’empêche de vomir à la seconde où je passe la porte. J’inspire et expire, reprends mes esprits pour arrêter de trembler, incapable de tenir encore sur mes jambes qui m’amènent un peu plus loin, sur les fameuses marches sur lesquelles je m’assois tout le temps. Je n’en peux plus, je suis devenu incapable de retenir la boule de sentiments qui m’oppresse le coeur depuis quelques minutes déjà. J’explose en larmes alors que sa voix reste dans ma tête. Il est désolé. Pour tout. Et moi je tente de retenir mes sanglots du mieux que je peux. Je te déteste. Je te déteste tellement. Va te faire foutre Axel. Retourne d’où tu viens et oublie moi. Fais-le à ma place car je suis incapable de le faire.

Je cherche mon air entre mes larmes. Mes mains cherchent une cigarette pour l’allumer, pour essayer de me calmer. J’ai mal, comme si chacune des douleurs que j’essayais d’éteindre depuis des mois se ravivaient en un coup. Je veux partir, fuir loin. C’est un cauchemar. Un de ceux que je fais toutes les nuits. C’est évident. C’est impossible. Impossible qu’il soit là autant qu’il s’excuse. Impossible que je vienne de le soigner comme n’importe quel autre patient.

Tremblant, je réussi à allumer ma cigarette, à tirer dessus alors que je claque des dents. Moi qui venait ici pour l’oublier, il avait fallu que sa route l’amène ici. Quelqu’un là haut devais me haïr pour m’infliger autant de peine. J’aurais dû en finir cette nuit là, sur le Colosseo, lorsque Ana était venue me rejoindre. J’aurais dû en avoir le courage. Ou la folie. Non à la place, il avait fallu que j’insiste, que je tente de passer au dessus. Quelle connerie. Je fini par soupirer en fermant les yeux, expirant une énième bouffée horrible. J’en peux plus. Hors de question que je reste ici. Je ne peux pas continuer. Pas avec lui. Mara n’a qu’à appeler un autre médecin à la rescousse. Après tout, nous ne sommes pas nombreux mais il y en a d’autres largement aptes à faire face à ça. Pas moi. Moi, je veux juste rentrer chez moi pour oublier. Alors, je fini par sortir mon smartphone, envoyer un sms à ce gars que je connais à peine. Qu’il me fasse oublier ça. Qu’il t’efface une bonne fois de mon coeur et de ma tête. Qu’il efface ta voix qui me dit que tu es désolé. Je n’y crois pas. Une seule seconde. Tu n’es qu’un gros con Axel. Tu n’as fait que me manipuler et j’ai fais la connerie de tomber amoureux. C’est aussi simple que ça. Rageant contre moi d’être aussi stupide, j’envoie mon message en finissant ma cigarette pour en prendre une autre que j’allume tout aussi rapidement, essuyant vivement les larmes qui perlent encore sur mes joues. Je te déteste Axel.


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Re: Je te retrouverai, même au bout du monde. [Elio]




Pendant un instant j’ai cru m’être trompé de personne. Le jeune homme devant moi s’écrie dans cette langue que je comprends mal. Pourtant, à sa deuxième interpellation. Il n’y a plus aucun doute possible. Il a clairement dit mon nom. Quelque chose en moi est ravi. Il ne m’a pas oublié. Mais une petite voix me souffle qu’il me déteste. Pour preuve. Il disparaît, lui et ses grands yeux ahuris. Ses yeux qui me fusillent tout en ayant l’air de se demander ce que je peux bien faire là. Oh oui, moi aussi Elio, je me demande ce que je fais là. Je me demande surtout pourquoi je suis parti, en étant persuadé que j’arriverais à t’oublier. En étant persuadé que tu n’étais qu’un amant parmi tant d’autres.

Je ne t’ai jamais oublié Elio. Je n’ai jamais cessé de t’avoir dans la tête. Dans le cœur. Dans la peau.

Ta silhouette qui disparaît, ton absence de réponse. Le fait que tu parles de moi comme si je n’existais pas… Ça me fait plus mal encore que mes côtes cassées. Ma tête retombe juste sur l’oreiller quand de nouveau un mouvement se fait ressentir dans la pièce. Je redresse mon cou avec espoir, mais la déception rivalise avec la douleur quand je constate que ce n’est pas toi qui revient. La jeune femme qui a pris la relève a beau avoir l’air sympathique, ce n’est pas toi. Toi que j’ai réellement envie de voir. Je fais comme si je pouvais pas parler. Je ne la regarde pas longtemps dans les yeux. Mes prunelles viennent fixer le plafond alors qu’elle m’enfonce la seringue dans le bras. Rapidement, la douleur devient diffuse, puis tout à fait supportable, alors qu’elle prend de nouveau mon pouls.

« Grazie. »

Je ne suis pas un rustre tout de même. Mais c’est tout ce qu’elle obtiendra de moi. Dès qu’elle aura le dos tourné, je compte bien me mettre à la recherche d’Elio. Je ne suis pas venu ici pour rester à l’hôpital alors que j’ai eu de la chance de tomber sur lui… De la chance ? C’est un bien cruel coup du sort que de me faire faire tabasser pour me permettre de retrouver celui qui occupe toute mes pensées ! Je laisse échapper un petit rire nerveux. Aïe. La destinée a de drôle de manière de procéder.

J’ai l’impression que la dénommée Mara, si j’ai bien suivi, est partie. Je détache mon regard du plafond, mais non, elle est toujours là. Elle me regarde suspicieuse. Un regard qui m’emplit de culpabilité tant il me rappelle Lisbeth.

Oh mon dieu. Lisbeth. Maman. Si je ne suis pas en mesure de répondre à leur appel…elles vont se mettre à ma recherche. Il me faut mon téléphone. Absolument. Je me tord le cou pour voir sur la table de chevet mais il n’y a rien qui y ressemble. L’infirmière est toujours là à me regarder, alors je tente.

« Téléfono ? »

Elle m’indique avec un mouvement négatif de la tête qu’elle n’est pas en mesure d’accéder à ma requête. Je grimace. Merde merde merde….à tous les coups ces petits enfoirés qui m’ont frappé m’ont aussi tiré mon téléphone. Après tout… S’ils ne l’ont pas explosé en même temps que moi, il y a de l’argent à se faire dessus. Mais peut-être qu’il est encore à l’endroit où j’ai été retrouvé ? Je soupire, je n’y crois pas un seul instant. Comment je vais faire ? Je me sens si impuissant. Là, maintenant, tout de suite. Je ne sais même pas si j’aurais la force de me lever… Il n’y a qu’Elio qui peut m’aider. Je n’arrive pas à me faire comprendre ici.

Je me redresse, prêt à descendre du lit coûte que coûte. La jeune femme à la peau hâlée me regarde avec un air à la fois surpris et réprobateur et s’approche de moi pour me forcer à me recoucher. Je n’ai pas la force de lutter, en réalité, je ne sais même pas comment j’ai réussi à m’asseoir. La tête me tourne.

« Elio… »

Mon regard s’accroche au prunelles chocolat de Mara avec désespoir. S’il y a bien quelqu’un qui peut m’aider à retrouver Elio, c’est elle non ?
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Je te retrouverais, même au bout du monde.
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Mes larmes se sont enfin tuent. Je ne sais pas combien de clopes est-ce qu’il m’a fallu pour me calmer, depuis combien de temps je suis caché ici pour fuir la situation, mais enfin, j’ai repris un souffle plus ou moins normal. Alessandro, le gars à qui j’ai envoyé mon message m’a répondu tout de suite, il sera chez moi dans quelques minutes, juste le temps pour moi de rentrer. Ca me soulage, me donne l’impression que tout ira mieux une fois que je serais avec lui, l’illusion que ça marchera vraiment, que ça t’effacera toi et tes yeux bleu dont je suis tellement accro, encore maintenant. Je soupire, le coeur lourd, alors qu’une partie de moi à toujours envie de rentrer pour te voir encore. Mais je ne peux pas, je ne peux pas faire comme si de rien était, ne pas te détester. C’est impossible et tous les souvenirs qui me reviennent en tête ne font que me le confirmer. Et pourtant, j’ai tellement envie de comprendre ce que tu fais là Axel...

Un message d’Alessandro. Il part de chez lui, à hâte de me voir. Il ne m’en faut pas plus pour me lever pour de bon. Tant pis pour ma bonne conscience, tant pis si d’autres ont besoin de moi. Je n’ai pas la force de revenir à l’intérieur. Pas tant qu’il sera là, tant qu’il sera éveillé, tant qu’il pourrait encore essayer de me parler. Sauf qu’il faut encore que j’aille récupérer mon sac. Je mords ma lèvre. Non, je n’en ai pas vraiment besoin. Ce que je dois surtout faire, c’est prévenir Mara. Alors, après avoir retiré ma blouse, je glisse ma tête par la porte, déposant le vêtement à l’entrée à la va-vite.

« Mara! Vado a casa, chiamo Dario per sostituirmi! Non esitate a chiamarmi in caso di emergenza! »

J’ai crié à travers la pièce avant de refermer la porte aussi vite, n’attendant même pas de réponse de sa part. J’enfourche mon vélo, direction mon appartement. Lorsque j’arrive devant chez moi, Alessandro n’est pas encore là. J’ai le temps de monter et de faire les cent pas dans mon appartement avant qu’il n’arrive. De manière compulsive, je ne peux pas m’empêcher de penser à lui, de me remettre en boucle cette phrase qu’Axel m’a dite. Qu’il soit désolé est faible. Ca m’enrage, me donne envie de le frapper autant que celle de l’embrasser. A nouveau, je tremble comme une feuille. Je veux arrêter d’y penser, arrêter de me faire des films ou de m’imaginer que tout pourrait s’arranger. Il va se marier, il m’a menti, m’a abandonné comme une merde. Je suis trop con.

Enfin, la sonnette retentit dans l’appartement. Je me lève d’un bond pour aller ouvrir, laisse la porte entrouverte pour qu’il rentre sans problème après avoir monter les étages. C’est la première fois que l’on se voit depuis la soirée, la première fois depuis un bail que j’invite un plan-cul chez moi. D’habitude, c’est moi qui vais chez eux. Ca permet d’éviter les désagréments, de fuir quand j’en ai envie, mais là, j’en peux plus, c’est tout. Tant pis pour mes règles, mes principes, tout. C’est ta faute Axel. Une fois de plus, t’as réussi à foutre le bordel dans ma tête et dans ma vie. Je te déteste.

J’entends les pas d’Alessandro dans le couloir, je l’entends passer la porte alors que je suis de dos. Lorsque je me retourne enfin, je n’hésite pas une seule seconde avant de lui sauter dessus. Fait le disparaitre de mon esprit, juste pour quelques heures, à peine quelques minutes. J’en ai tellement besoin à cet instant.

Il m’entraine près de mon lit, me dévore déjà le cou après quelques coups de langues qui me font frémir des pieds à la tête. Mes mains glissent sur lui, à la recherche de la moindre chose qu’elles pourraient accrocher, se perdant rapidement dans ses cheveux. Ils ne sont pas bouclés, pas comme tiens, tout comme ses yeux n’ont rien à voir avec ceux azur que tu portes. Il a ta carrure, cette façon de me retenir à lui comme tu as pu le faire, mais la ressemblance s’arrête là. Il n’a pas ta fougue, ni ta façon d’embrasser, même si j’ai de plus en plus de mal à m’en rappeler. Ce n’est pas plus mal, ça me permet de t’oublier plus vite. Nos échanges sont poussifs, pressés, mais je n’ai envie de rien d’autre, encore moins d’une quelconque tendresse. Il murmure mon nom au creux de mon oreille et c’est ta voix que j’entends, qui me fait trembler d’une extase que je ne veux plus contenir. Tant pis. Tant mieux. Je ne sais plus ce que je veux, seulement que mon corps crie après le tien. Pourquoi a t’il fallu que tu reviennes ? Pourquoi maintenant ? Pourquoi ?

Notre étreinte se fini et bien vite, la réalité me rattrape. Celle qui m’a fait atteindre l’extase en pensant à toi. Celle qui me rappelle que tout est réel. Les quelques minutes de plaisir ont été bien trop courtes, il n’y a plus que mon coeur que je sens comme coincé sous une énorme pierre. Alessandro est ravi, moi je ne sais même pas comment je me sens. Je sais que j’ai besoin d’une cigarette, que je m’empresse d’allumer après être sorti du lit. Je me poste à la fenêtre, tente de me remettre les idées en place. Comment peut-on à ce point avoir envie d’être avec une personne tout en la détestant autant ? Comment peut-on être aussi perdu ? Alessandro me rejoins, cherche à me faire revenir vers lui, sans succès, je l’ignore royalement. Le message est clair, il n’a plus qu’à se barrer. Il n’aura rien de plus de moi. Et moi, j’ai besoin d’être seul, de ne surtout pas écouter cette petite voix me disant de retourner à l’hôpital. Pas avant qu’il soit parti. Ou que je sois sûr d’être assez fort pour l’envoyer chier correctement.


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Elle hoche la tête de droite à gauche, encore. Je lui lance un regard noir avant de reposer la tête sur l’oreiller et à commencer à l’ignorer. Visiblement elle a décidé de se montrer bête. Et bien, je n’essaierais plus. Je me débrouillerais moi-même dès qu’elle aura le dos tourné la morue ! Je m’en veux aussitôt d’avoir pensé ça. Je le reconnais. Elle n’y peut rien. C’est nos problèmes. Le mien en l’occurrence.

En attendant qu’elle me fiche la paix, je fais semblant de dormir. Elle finit par s’en aller me laissant seul avec mes pensées moroses. Terriblement seul. Je n’arrive pas à croire qu’Elio m’ait planté là, comme ça. Je sais qu’il m’en veut, il a toutes les raisons du monde de m’en vouloir….mais…sans même essayer d’écouter ce que j’ai à dire ? Sans même m’engueuler ? J’avoue que s’il voulait me torturer, il a bien réussi son coup. Je soupire, et grimace de douleur. Mes côtes me rappellent ma mésaventure. Sympa l’accueil les italiens….On m’avait bien dit qu’ils avaient le sang chaud, mais à ce point-là… Ou plutôt, je n’aurais jamais voulu le sentir passer dans ce sens-là.

Mes pensées vont vers mes moments avec Elio, ces moments où il s’était laissé aller, avait laissé parler son corps, son désir. Au départ, je trouvais ça seulement terriblement excitant, et puis, j’ai commencé à trouver ça beau. Mais ce n’est pas comme ça qu’il a commencé à compter pour moi. Il a commencé à compter pour moi sans même que je m’en rende compte. Je ne sais pas à quel moment ses prunelles ont capturé mon âme. Je m’en suis aperçu bien trop tard. Je lui avais tourné le dos, je n’avais pas assumé les sentiments qui m’envahissaient, le manque. Je m’étais promis, qu’aucun autre que Luis n’arriverait à me briser le cœur. Et me voilà, le livrant à ce bel italien, qui risquait bien de le piétiner. Tout ça, parce que je n’ai pas été suffisamment clair, avec lui, avec moi.

Le temps défile, les bruits se calment autour de moi. J’essaie de me redresser de nouveau., mais mon corps est encore faible. Pourtant, j’ai une sérieuse envie de pisser. Je grogne. Heureusement pour moi, une autre personne revient me voir avec l’étrange pissotière portable que j’ai toujours regardé dubitatif. Pourtant, cette fois je suis totalement reconnaissant. Le monsieur me le glisse dans ma main valide. Il a compris que je ne savais pas m’exprimer en italien et se contente de faire des gestes pour se faire comprendre. Je lui suis reconnaissant. Je me déshabille comme je peux, grimaçant, puis enfin, la délivrance. Ça reste quand même un des moments les plus gênants de ma vie jusqu’à présent. Ce silence pesant. L’attente et le bruit de mon urine rebondissant sur le plastique. Urgh. Je lui rend enfin mon « pot », cramoisi. Il m’adresse un regard compatissant, hausse les épaules et s’en va.

Je soupire alors de soulagement. Je me sens mieux mais….je suis toujours coincé ici. Les minutes défilent. Je me demande quelle heure il est. Bordel. Si jamais maman ou Lisbeth tentent d’appeler…rah…à la limite, ça serait bien que les voleurs décrochent…ou qu’elles pensent que je les snob ? Sûrement la seconde solution….maman serait capable d’envoyer Lisbeth à mes trousses. Je me tape le front de ma paume valide. Je suis tellement, mais alors tellement dans la mouise. On revient me faire une piqûre de morphine. Ça tombe bien, j’étais justement en train de….

Je me réveille avec l’impression d’avoir bavé. Merde. Heureusement, personne pour me regarder. Je tends l’oreille. Il semblerait que personne ne soit dans les alentours. Je me redresse avec précaution. Un grognement m’échappe mais, je peux le faire. Il faut que je retrouve Elio, que je lui parle et aussi que je retourne à l’hôtel. Avec mon ordinateur portable, je pourrais contacter ma famille. Je ne sais pas ce qui me fait le plus peur au final. Ne pas retrouver Elio ou voir ma future femme débarquer ? J’en ai des frissons d’horreur. Je pose mes pieds avec précaution au sol. Attends, quoi ? Je suis pieds nus ? Avec la blouse typique de l’hosto et mon bras gauche est plâtré. Quand ? Comment ? Ils sont diablement efficaces ici ! Je reprends une profonde inspiration avant de me mettre debout.

Où sont mes vêtements ? Je ne les vois pas. Ma tête tourne. Humpf…il faut pourtant que je continue. Je dois retrouver Elio. Il doit m’écouter. Et après, s’il le souhaite, je partirais. Mais pas avant qu’il ne m’ait dit qu’il ne voulait pas de moi explicitement. J’ai besoin qu’il me le dise. Même si je sais que je risque de ne pas l’écouter. Ma vue se brouille alors que j’atteins la porte de ma chambre mais je poursuis en direction de la sortie, comme si je pouvais retracer les pas d’Elio, le retrouver grâce à un fil magique. Je trébuche contre mon propre pied. Mon petit doigt de pied vient s’ajouter à la liste des parties de mon corps qui me font mal. Tiens. Il fait tout noir ?
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Elio S. Auditore

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Re: Je te retrouverai, même au bout du monde. [Elio]



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Une fois de plus, je soupire sur mon propre sort. Alessandro à fini par s’en aller, me laissant seul dans mon appartement trop grand pour moi. Il a toujours été trop grand à mon goût mais je m’y étais fait, aux goûts de luxe de mes parents. C’est ma mère qui avait insisté pour que je prenne un appartement capable de loger une famille entière. Résultat, je passais le plus clair de mon temps dans ma chambre où tout ce dont j’avais besoin quotidiennement était réuni. Et cette fois ne faisait pas exception. J’étais resté à la fenêtre alors que mon plan cul était parti, visiblement vexé que je ne lui porte plus la moindre attention, bien trop occupé à me prendre la tête loin de lui. Axel ne m’était pas sorti de la tête, ma tentative désespérée d’essayer de l’en effacer n’avait eu aucun impact sur moi, à part celui de prendre mon pied, évidemment. J’étais frustré et tendu, incapable de ne pas penser à lui et au fait que je me sois barré de l’hôpital comme un voleur. Mara ne m’avait pas rappelé, ce qui était bon signe, mais ma conscience professionnelle, elle, en prenait un sacré coup, même si pour le moment, c’était le cadet de mes soucis.

Quittant finalement ma fenêtre, mon regard s’était attardé une fois de plus sur le livre d’Axel, trônant toujours sur mon bureau. Je l’avais pris en mains, avait soupiré une fois de plus en relisant la couverture et une fois de trop en découvrant son portrait à l’arrière. Alors, sans que j’en trouve encore la moindre raison, je l’avais balancé dans la poubelle à quelques mètres avant de me jeter sur mon lit. Hors de question d’y retourner maintenant. Mon état ne me le permettait tout simplement pas. A la place, je me glissais sous ma couette, la tête sous l’oreiller, espérant disparaitre ainsi durant au moins quelques heures. Axel, tu me fais vraiment faire n’importe quoi.

Lorsqu’enfin, j’ouvrais à nouveau les yeux, la nuit s’était abattue sur la ville. Je n’avais pas bien dormi, poursuivit une fois de plus par mon amant perdu, mais au moins, j’avais dormi. Et que faire à présent ? Trouver des réponses. Du moins aller les chercher. Pour que j’arrête d’y penser. Que j’arrête de me demander ce qu’il avait à me dire d’autre que son faible désolé. Et rien que d’y penser, j’affichais un rictus mauvais. Après, je le chasserais de ma vie une bonne fois pour toute.

J’avais ré-enfilé mes vêtements de la veille à la va vite, pris mes affaires et avait claqué la porte de mon appartement une fois de plus sans y réfléchir. Si j’y pensais trop, jamais je ne sortirait de chez moi, c’était une certitude. Après tout, la fuite était ma spécialité. Surtout avec lui. Un peu comme Stefano avec moi. J’avais d’ailleurs fortement pensé à l’appeler, mais après notre dernière rencontre, l’idée s’était essoufflée d’elle-même. J’avais pensé à Ana aussi. Bien plus. J’avais essayé d’établir un contact, de l’appeler au secours pour m’aider à y voir plus clair mais ça n’avait pas fonctionné. Aucune réponse, rien, le néant. Pour le moment, j’étais seul face à cette situation merdique.

La porte de l’hôpital m’apparaissait maintenant comme une nouvelle étape à franchir. J’espérais de tout coeur qu’il était encore endormi, que je n’aurais pas à affronter son regard trop vite, que j’aurais encore le temps de me poser mille et une question avant. Je l’espérais de tout mon coeur à cet instant, en prenant une dernière bouffée de tabac devant cette foutue porte. Enfin, je la passais, découvrant que ma blouse n’avait pas changé de place depuis la veille. Je l’enfilais, découvrant que j’étais sans doute la seule personne ou presque présente ce soir. Rare étaient ceux qui restaient la nuit. Moi, avec mes petites nuits, c’était devenu presque habituel. Mes pas tracèrent le couloir tandis que je sentais la tension reprendre possession de mon corps. Et l’inquiétude. J’avais beau le haïr, j’espérais que Mara ai bien pris soin d’Axel. Tout comme j’espérais qu’il se remettrait bien de ces blessures, pour mieux pouvoir lui en coller une moi-même lorsqu’il serait guérit.

Au moment de passer la porte de service, je découvrais que celle-ci faisait de la résistance. Sans doute un chariot mal rangé, un truc du genre. Non, c’était un homme, un cadavre étendu comme une merde juste derrière la porte. Un cadavre aux cheveux blonds bouclés et au cul à tomber par terre. Axel. Levant les yeux au ciel en soupirant, je maudis la terre entière. Putain, il est même pas fichu de rester tranquille quelques heures ce mec. C’est si compliqué que ça ? Je grognais, de mauvaise humeur, tout en le contournant. Je vérifiais son pouls, m’assurant qu’il était encore bel et bien vivant avant de me relever un peu. Pourquoi moi bordel. Mais pourquoi moi ?!

« Axel... Axel.... Axel !! »

Je lui criais dessus de plus en plus fort. Réveille toi bordel. J’ai aucune envie de te porter, ni même de t’aider plus que ça. Au contraire. Je te laisserais bien là, dans ta merde, pour m’occuper d’autres qui en ont plus besoin que toi. Sauf qu’évidemment, je peux pas. Mon pied rencontra son épaule, essayant de le faire réagir avec de légers coups avant de me rendre à l’évidence. Il était totalement K.O, une fois de plus, et moi, j’étais définitivement maudis. Résigné et après avoir levé les yeux au ciel une nouvelle fois, je m’abaissais enfin à sa hauteur pour le retourner face à moi. Il était beau. Même avec ses coups au visage et sa chemise d’hôpital. Et ça me tuait de l’admettre. Mes doigts glissèrent sur son visage, dégageant ses mèches de cheveux ici et là. Ses cheveux qui sentaient l’olive, exactement comme avant. Combien de fois m’étais-je perdu dans ses cheveux ? Combien de fois les avais-je senti juste pour m’imprégner de son odeur ? Trop, sans aucun doute. Un petit soupir franchit mes lèvres à cette constatation. Je te déteste Axel.

« Axel ! Réveille toi ! C’est l’heure ! Aller debout ! Lève toi ! »

Qu’il ouvre au moins les yeux. Qu’il reprenne conscience au moins le temps de le remettre au lit, ce serait formidable.


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Axel Stormhunter

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Re: Je te retrouverai, même au bout du monde. [Elio]




On crie mon nom ? Je crois bien oui. Et ça ne serait pas la voix d'Elio ? Il est enfin revenu ? Ou alors c'est moi qui délire une fois de plus ? Je ne sais plus que croire. Je me sens tellement lourd et faible, chaque mouvement est une torture, et puis, j'ai froid. On me secoue, c'est pas très gentil ça, j'ai mal partout moi. La surface dure du sol s'évanouit alors que j'ai l'impression que tout se met à tanguer, et puis, je commence à avoir un peu de mal à respirer. Comme si mes côtes me rentraient dans les poumons. Bon sang. Et cette torpeur dont je n'arrive pas à me sortir ! J'enrage, je me sens prisonnier de mon propre corps. Mais...quelque chose commence à m'apaiser.

La sensation qu'on me caresse le visage. J'ai presque envie de pleurer mais je me retiens. La boule dans ma gorge me bloque une nouvelle fois la respiration, provoquant une toux qui me secoue violemment la cage thoracique et finit par me réveiller pour de bon. Un incroyable frisson me remonte le long de l'échine alors que j'ouvre enfin les yeux. Quelqu'un est à côté de moi. Une silhouette familière. Mon cœur s'emballe quand je reconnais la proximité d'Elio. D'un coup, je me sens encore moins capable de bouger. Puis finalement, récupérant des forces je ne sais où, j'enroule mes bras autour de son cou, le front contre son épaule.

« Tu es revenu. »

Mon ton est soulagé, mais pourtant mon cœur est agité, mon esprit est conscient que je joue avec le temps, que peut-être je n'aurais aucune autre chance de le toucher ainsi. J'enfouis mon nez dans sa blouse, les effluves de son odeur que j'aime tant me parvenant tout de même à travers la matière blanche tout sauf douce. Je tremble. J'ai tellement peur qu'il me repousse, tellement peur qu'il me laisse tomber pour de bon. Dans ce cas-là tue-moi Elio. Ne me laisse pas pour mort. Finalement, je m'éloigne. Regrettant aussitôt de mettre de la distance mais... j'ai affreusement froid aux fesses. Voyant que son optique est de toute façon me ramener à la chambre, je fais de mon mieux pour lui faciliter la tâche

Je me hisse sur mes jambes, grimaçant, mais la douleur est bien amoindrie par la sensation de contentement que me provoque notre proximité. Je suis plus grand que lui, c'est pratique, il n'a qu'à se glisser sous mon bras pour me maintenir. Je pourrais en profiter mais je n'ai pas le cœur à le mettre plus en colère. Je retiens les larmes qui menacent aux coins de mes paupières, tant je m'inquiète de le voir repartir aussitôt que je serais allongé. Après tout, je n'ai aucune idée de pourquoi il est revenu. Je me plais à croire que c'est pour moi, mais il est peut-être juste de garde cette nuit ? Je n'en sais rien. Je me laisse guider jusqu'à la chambre, jusqu'au lit, dans un silence entrecoupé de mon souffle saccadé et du sien, sous l'effort.

Alors que je reprends ma place initiale, je tremble. Je me tortille, je suis gêné. Je le regarde avec intensité, essayant de deviner ce qu'il pense, mais je ne vois que la colère...l'agacement. En a-t-il alors réellement fini avec moi ? Puis-je lui dire à quel point il m'a manqué ? Je dois d'abord établir le dialogue. Va-t-il enfin s'adresser directement à moi ? Ou va-t-il me parler en italien pour me faire sentir comme un moins que rien puisque je ne pourrais pas comprendre ? Je suis dans le brouillard le plus total. Pourtant, nous devons nous expliquer. J'espère de tout mon cœur que c'est pour ça qu'il est ici.

« Elio...est-ce qu'on peut....parler ? »

Ma voix tremble plus que je ne l'aurais voulu. Je déglutis difficilement. J'essaie de capter son regard, de le soutenir. Pourvu qu'il dise oui. Mais si je dois reconnaître que je n'en mènerais pas large. Par quoi commencer ? Les excuses ne fonctionnent visiblement pas.


Dernière édition par Axel Stormhunter le Mer 6 Fév - 20:35, édité 1 fois
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Re: Je te retrouverai, même au bout du monde. [Elio]



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Enfin, il réagit. Enfin, il semble reprendre conscience sous mon regard inquisiteur. Le soulagement me tombe sur les épaules en le voyant tousser, puis enfin ouvrir les yeux. Il ne réalise pas tout de suite que c’est moi, ça me laisse le temps de faire disparaitre mon sourire de mes lèvres, juste avant qu’il ne se jette sur moi, m’entourant de ses bras. Je suis tétanisé, mon corps se tend immédiatement sous son contact. Non, lâche moi bordel. Tout sauf ça. J’ai presque le réflexe de le repousser vivement mais je me retiens, me contentant de rester sourd à tout ce qu’il me fait ressentir sur l’instant. Je suis revenu. Ouais, j’ai fais une grosse connerie. Je le sens se lover contre moi, visiblement soulagé tandis que j’ouvre de grands yeux, à la limite du supportable. J’ai envie de le pousser alors qu’il insiste, je sens que je ne vais pas tenir longtemps comme ça. Je refuse qu’il me touche, qu’il m’approche, je ne le supporte tout simplement plus. C’est trop, beaucoup trop pour tous les sentiments qui s’emmêlent dans mon coeur.

Enfin, il fini par s’éloigner, par tenter de se relever, enfin ! J’ai gardé le silence, trop perturbé par ce qui vient de se passer, trop déterminé à le remettre au lit au plus vite. J’ai été stupide de venir, je me sens encore plus stupide de me sentir incapable de partir tout de suite. Entre colère et agacement, mon coeur balance, une fois encore. Le retour vers sa couche se déroule dans un royal silence, tandis que je m’efforce de l’aider comme je le peux. Je fini par le lâcher pour qu’il reprenne place dans son lit, m’éloignant de lui pour aller chercher ses résultats. Mon regard parcourt les feuilles, évite constamment de le regarder alors que lui ne fais que ça. Je le sens, son regard intense qui ne me lâche plus d’une semelle, tout comme je sens les légers frissons qu’il me provoque. J’ai envie de lui arracher les yeux autant que de lui sauter dessus. C’est atroce. Atroce et insoutenable.

Puis, il fini par parler. Et sa stupide question reste en suspends dans l’air sans réponse de ma part. Non. Oui. J’en sais rien. Parler pour dire quoi au juste ? Pour le laisser me répéter qu’il est désolé ? Pour l’entendre dire que nous deux c’était bien sympa le temps que ça a duré mais qu’il pensait pas que ça irait aussi loin ? L’entendre m’annoncer à quel point il a hâte de se marier ? Mes dents se serrent à ses questions, faisant remonter ma colère d’un cran. Putain Axel, pourquoi t’es pas resté loin de moi ? Pourquoi tu peux pas te contenter du mal que tu m’as fait ? Non, faut que t’en rajoutes une bonne couche, visiblement. Et ça m’enrage, de même pas réussir à t’envoyer péter à l’autre bout de la planète.

« Tes résultats sont bons. Tu vas pouvoir rentrer chez toi demain matin. »

Ma voix n’est pas aussi assurée que je l’aurais voulu. Ca me gave encore plus. Je sais pas quoi faire, pas quoi dire, il n’y a que ma colère sourde qui me ronge le coeur et les tripes. Et je refuse de me laisser aller. De lui montrer à quel point il m’a fait du mal et m’en fait encore aujourd’hui. Hors de question.

Je dépose finalement les résultats, relève enfin les yeux vers lui qui n’a pas cessé de me fixer. Je soutiens son regard, je le défie même, avant d’enfin ouvrir la bouche à nouveau.

« J'ai pas envie de te parler. J'ai pas envie de t'entendre me dire que t'es désolé. Puis pour parler de quoi au juste Axel ? De la manière déplorable dont tu m’as jeté ? Ou bien de comment tu t’es barré pour aller rejoindre ta pouffiasse ? Comment va t’elle d’ailleurs ? J’imagine que t’as dû la mettre en cloque depuis non ? Ou bien t’attends le mariage pour entamer les choses sérieuses ?! Ou bien, tu préfères qu’on parle de comment tu t’es foutu de ma gueule ?! Comment tu m’as manipulé juste pour qu’on baise ?! Le choix est large avec toi après tout ! »

Je montais en puissance, en colère, en frustration. Je sentais que j’étais en train d’exploser sans vouloir ni pouvoir m’arrêter.

« T’es qu’un enfoiré Axel ! Un putain de connard ! De m’avoir fait croire que... »

Ma voix s’enraye alors que mes larmes se déclarent. Merde. Non, pas ça. Pas ça. Je refuse de craquer devant lui. Je refuse. Fais chier. Je me déteste. Je le déteste. Je suis incapable de soutenir son regard. J’inspire et expire, chasse mes larmes d’un revers de manche.

« Je te déteste. Retourne auprès de ta femme. Fais lui une belle famille. Puisque de toute façon c’est ce qui était prévu à la base, non ? Tu t’es bien foutu de ma gueule. Et j’ai été trop con pour le voir à temps.»

Mon coeur se serre au point de couper ma respiration. Je me sens minable, de même pas avoir réussi à tenir le coup, d’avoir craqué comme un faible. J’ai envie de partir, de fuir le plus loin possible de lui et pourtant mon corps refuse catégoriquement de bouger. Je reste là comme un con, incapable de le regarder ou de faire quoi que ce soit d’autre. Je te déteste putain. J’aurais jamais dû me laisser aller, j’aurais jamais dû t’aimer.


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