Allongé ainsi sur son lit, le sourire jusqu’aux oreilles, j’essayais encore de réaliser tout ce qui m’arrivait, nous arrivait. Mes yeux rivés au plafond, je laissais place à chaque sentiment qui m’envahissait, ceux que nous partagions elle et moi. Pour combien de temps ? Une fraction de seconde encore ? Plus ? Tout était si étrange et déstabilisant. J’aurais pu rester ainsi l’éternité entière, dans cet harmonie nouvelle, alors qu’elle prenait à son tour place à mes côtés, sur son lit, imitant ma position alors que mes yeux la suivait, cette belle brune plus si inconnue que ça. Finalement, après de longues secondes à l’observer, je fini par fermer les yeux, soupirant doucement, m’emplissant de l’instant magique qui nous était offert par une magie qui me paraissait de moins en moins impossible. Plus tard, la raison l’emporterait encore, lorsque ma réalité me reviendrait à la face de plein fouet, mais là, tout de suite, je ne faisais que profiter.

Lorsque je rouvris enfin les yeux, ce fut pour redécouvrir la splendeur de Rome s’étendant à mes pieds. La nuit était a présent bel et bien tombée, laissant place à la magnificence du ciel étoilé. Et avec elle, un remarquable mal de crâne me frappa violemment le crâne à m’en faire perdre l’équilibre. Mes mains s’accrochèrent à la pierre, essayant de combattre cette douleur atroce sans tomber en avant, provoquant sans doute une chute mortelle. Ce n’était pas le moment de quitter cette terre, même si l’idée avait été tentante quelques minutes auparavant. Est-ce que j’avais rêvé ? Est-ce que c’était bien réel ? Ana ? Londres ? A nouveau, le doute m’emplit totalement, chassant la tristesse que j’avais pu ressentir lorsque j’étais monté en haut de ce cher Colissée. J’avais envie d’y croire. J’étais persuadé que c’était bien réel, même si c’était impossible. Je fermais les yeux avec l’espoir que cela me ramènerais auprès d’elle, ou au moins pour chasser cette douleur lancinante dans ma tête, mais non, rien, il ne disparaissait pas et j’étais toujours à Rome. Je soupirais, ma main chercha mes cigarettes pour en tirer une nouvelle du paquet et l’allumer à la hâte, comme si elle détenait la réponse à toutes mes questions. En expirant la fumée, les yeux rivés vers les lampes éclairant l’horizon devant moi, je ne pu que sourire en pensant à elle, « Ana ».